Introduction

                  Il y a deux mille ans, la conscience de la précarité de la vie, unissait encore les hommes autour d’idéaux communautaires. Dans notre plaine d'Alsace qui leur paraissait paradisiaque, les Celtes s’y sont plu et ont laissé leur empreinte.

                La venue de l’impérialiste Jules César a changé le destin de l’Europe entière. L’Alsace a été occupée pendant cinq siècles par les romains qui ont placé leur frontière sur le Rhin et la Meuse. Puis, vinrent les Alamans qui, malgré la volonté des Francs de les exterminer, ont créé l’identité alsacienne. Après la mort de Charlemagne, ses petits-fils se sont déchirés l’énorme héritage et la plaine d’Alsace a basculé dans le Saint-Empire germanique. Les comtes d’Eguisheim, les empereurs Hohenstaufen puis les Habsbourg, ont joué un rôle majeur dans l’émancipation de la plaine et de ses villes qui ont pu gérer leurs libertés pendant plusieurs siècles.

            L’Alsace sera l’otage de la terrible guerre de Trente ans (1618 - 1648) ou catholiques et protestants vont s'entretuer et qui coutera la vie à la moitié de sa population. 

           Richelieu et Louis XIV, pour repousser l’étau des Habsbourg, ont ensuite annexée purement et simplement la plaine et ont remis la frontière sur le Rhin ! L’infortunée région a malgré tout continué de cultiver son idendité, sa langue et … ses vignes. Ce n’est qu’à la Révolution française qu’elle se reconnaitra plus française que germanique. Après l’épopée napoléonienne, l’Alsace est encore devenu l’enjeu du bras de fer entre la France et l’Allemagne qui se sont disputés la plaine à trois reprises pendant 75 ans lors de trois guerres sanglantes.

         Malgré les oppressions et toutes les horreurs subies, les différentes générations se sont entêtées à reconstruire leurs maisons et à cultiver leurs terres. Mes grands-parents, derniers témoins d’une autre époque, m’ont raconté qu’ils ont souffert de la faim au début du 20^ème siècle ! Mes parents, eux, m’ont rapporté les horreurs de la « dernière guerre ».

                Le philosophe Erasme de Rotterdam en voyage à Strasbourg en 1514 a écrit ces mots révélateurs : “ J’ai pu voir chez vous, unis dans une cité, les avantages de tous les états : la discipline des Romains, la sagesse des Athéniens, la continence des Lacédémoniens, tout cela uni dans une merveilleuse harmonie ”

              C’était peut-être un peu exagéré, car il y avait aussi des « fous » en Alsace à cette époque-là, comme l’a écrit Sébastien Brant au 15^ème siècle. 

                L’humanisme rhénan a essayé de corriger les excès des hommes quand, au 16^ème siècle, les universités se sont multipliées le long du Rhin, encourageant la réforme religieuse qui se propagera comme une traînée de poudre par l’imprimerie née à Strasbourg. Cet esprit humaniste que nous revendiquons encore aujourd’hui est aussi l’expression d’idéaux qui voudraient survivre à l'insouciance et à l’égoïsme aujourd'hui généralisé.

             P.S. Vous trouverez tout au long des pages des liens vers des sites intéressants où vous pourrez approfondir les différents articles.