Ribeauvillé entre vignes et châteaux

Amélie de Berckeim, née à Ribeauvillé, aimait randonner entre Schoppenwihr, Ribeauvillé et Riquewihr où la nature et l’homme semblaient s’être entendu pour créer un idéal de beauté. Les hommes vivaient en osmose avec cette nature, cadeau de Dieu, et la travaillaient avec amour. Les murailles de ces villages nous rappellent aussi que ces hommes et femmes vivaient dans l’angoisse permanente des mercenaires en tout genre qui régulièrement venaient détruire ce qu’ils avaient laborieusement façonné. Aujourd’hui, on admire ces villages et leurs belles maisons toujours à l’abri dans ce qui reste de leurs murs d’enceinte. 

             Au moyen-âge, le village s’appelait « Rappoltsweiler » ; les comtes de Ribeaupierre et les évêques de Bâle se partageaient la seigneurie. Les seigneurs de Ribeaupierre ont construit 3 châteaux sur la colline en face du village : le Saint-Ulrich, le Girsberg sur son pic abrupt et le Haut-Ribeaupierre qui domine les deux autres. Si vous êtes en forme physique, vous pouvez visiter les trois dans la foulée en 3 heures.

En 1563, les Rappolstein essayèrent sans succès d'introduire la Réforme protestante, ils s'éteignirent en 1673. Leurs héritiers furent une branche des comtes palatins qui reconnurent la souveraineté française, mais conservèrent la seigneurie jusqu'en 1801. A cette date, le dernier d'entre eux, Maximilien de Palatinat-Deux-Ponts, devint roi de Bavière nommé par Napoléon.

Les Rappolstein et leurs successeurs étaient "rois des ménétriers", c'est-à-dire qu'ils avaient en fief d'Empire la protection et la juridiction de tous les musiciens itinérants et baladins d'Alsace. La confrérie des ménétriers se réunissait chaque année à Ribeauvillé le 8 septembre : le Pfifferdaj, jour des ménétriers, est à nouveau célébré chaque année.