8 Novembre 2021
Le 2 avril 1942, Adelaïde, une Alsacienne née au Hohwald, est arrêtée sans papier sur la ligne de démarcation. A la prison de Bourges, elle prend la défense d'une famille juive à qui les soldats allemands veulent arracher leurs enfants. Son sang ne fait qu’un tour ; elle intervient aussitôt en apostrophant les soldats en allemand : « Laissez les tranquilles, vous n’avez pas honte ? ». Un soldat lui répond : « Vous ne voyez pas qu’ils sont juifs ? ». Adelaïde rétorque : « Et alors ? Ce sont des gens comme les autres, laissez-les ». A 36 ans, notre Alsacienne va voir sa vie basculer comme dans un très mauvais roman …
Le village du Hohwald
Le Hohwald est un joli petit village de montagne niché à 600 mètres d’altitude qu’on atteint par le village et la vallée d’Andlau du nom de la rivière qui abreuve ses vallons. La route grimpe ensuite au Champ du Feu, le sommet le plus élevé du Bas-Rhin à 1100 mètres avant de basculer ensuite vers la vallée de la Bruche. Après la guerre de trente ans, la ville de Strasbourg fait venir des immigrés suisses qui s’installent sur les chaumes pour faire de l’élevage et relancer l’industrie du bois. Au début du 20ème siècle, il y a 600 habitants au Hohwald qui est surtout connu comme une station touristique de renommée mondiale. Des personnalités du monde politique ou artistique, comme Sarah Bernhardt, l'acteur Benoît Constant Coquelin, le maréchal Joffre, le chancelier Konrad Adenauer, Anatole France ou encore la reine Juliana des Pays-Bas ont séjournés l’été dans le Grand Hôtel construit à la fin du 20ème siècle.
Le Grand-Hôtel du Hohwald
Dans le petit bourg, à la fin du 20ème siècle, le pasteur, Philippe Haas, veille sur ses âmes en résistant moralement à l’envahisseur allemand qui occupe la plaine depuis 1871. Il pose la 1ère pierre de l’église actuelle, nichée dans la forêt, le 6 août 1899, et la consacre le 23 septembre 1900. C’est un homme passionné originaire de Guebwiller dans le Haut-Rhin qui prêche l’amour du prochain quelque-soit sa religion. Il se marie avec Lydie Kuntz, une fille du village qui lui donne 7 enfants. Le 1er janvier 1906 nait la cadette Adelaïde que ses parents appellent Haïdi. Elle aura une enfance heureuse là-haut sur la montagne où de plus en plus de randonneurs viennent emprunter les nombreux sentiers crées par les Allemands sur la frontière avec la France. En 1911, Philippe Haas refuse une mutation en Allemagne et retourne chez sa mère à Guebwiller. Haïdi y passe la période trouble de la 1ère guerre mondiale et est au plus-près de la bataille du Vieil-Armand qui a fait 60 000 victimes. Après la victoire française et le retour de la plaine à la France, Philippe Haas change son nom en Hautval.
Adélaïde a toujours voulu être médecin et entame ses études de médecine à Strasbourg. Elle est passionnée par la psychiatrie et obtient son doctorat en 1933 avec sa thèse : « Contribution à la localisation de troubles psychiques post-commotionnels ». Elle revient alors au Hohwald, son village natal, et y crée un institut médical avec son frère Emmanuel, pour accueillir des enfants atteints de troubles psychiatriques qui fonctionnera pendant plusieurs années. Adelaïde fait des stages à Strasbourg puis à Zurich pour parachever sa formation dans l’étude de la démence ! (incroyable prémonition).
La plus grave crise économique du 20ème siècle, provoquée par le krach boursier de Wall Street aux États-Unis le 24 octobre 1929, se propage au monde entier, et l'entraîne dans une décennie de récession. Elle entraine surtout une augmentation vertigineuse du chômage et de la misère ce qui permet à des nationalistes fanatiques de manipuler les opinions publiques et de les entrainer irrémédiablement vers une nouvelle guerre (le chômage a atteint le niveau record de 44% en Allemagne). La France pensait s’en sortir mieux que les autres étant avant tout agricole, mais la baisse des prix généralisée va acculer à la faillite beaucoup d’agriculteurs et de petites entreprises. La production industrielle et les salaires baissent de 25% en France, les exportations de 80%
En Allemagne, en 1933, un fou devient chancelier (1er ministre). Le chômage dépasse 40% dans cette nation qui, ayant perdu la dernière guerre, est écrasée par les énormes contributions de guerre qu’elle doit payer depuis quinze ans. Hitler incarne l’espoir d’un avenir meilleur mais, lui, est habité par une obsession : il veut venger l’Allemagne de la défaite de 1918. Il veut également le pouvoir par tous les moyens et va profiter du désordre mondial généralisé. Son « Mein Kampf » prône la supériorité de la race aryenne et il veut éliminer tous les impurs comme les Juifs ou les Tziganes et bientôt tous les non-aryens.
Quand la guerre éclate, Adélaïde exerce son métier à Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées dans une clinique spécialisée en psychiatrie infantile. En 1942, elle a 36 ans et son destin va basculer lorsqu’elle apprend que sa maman est gravement malade à Paris. Elle demande un congé à l’hôpital et prend le train pour Paris. C'est à Vierzon que son destin va basculer. Sa valise ayant disparue, elle passe la ligne de démarcation sans les papiers nécessaires et se fait arrêter par la gendarmerie allemande.
A la prison de Bourges, son intervention vis-à-vis des juifs lui vaut d'être incarcérée avec eux. Adelaïde attend pendant plusieurs semaines son procès où la Gestapo lui propose de se rétracter au sujet de ce qu’elle avait dit. Mais Adélaïde s’obstine et répète qu’elle ne peut pas dire autre chose et que les juifs sont bien des gens comme les autres ! On reconnait bien le caractère têtu des Alsaciens mais elle n’imaginait surement pas une seconde l’horreur dans laquelle sa vie allait basculer. Le commandant de la Gestapo rend un verdict implacable :
« Du moment que vous les défendez, vous partagerez leur sort ! ».
Terrible sentence ! Le caractère révoltée et insoumise de Haïdi la fait encore réagir et elle épingle sur ses vêtements un morceau de papier jaune sur lequel elle écrit « amie des Juifs » ! Courage ou inconscience ? Elle ne reverra pas sa maman qui décède à Guebwiller où elle a été rapatriée.
Adélaïde est d’abord envoyée au camp de Pithiviers dans le Loiret où elle observe, incrédule, les gendarmes français organiser les rafles et transferts de milliers de juifs vers des destinations inconnues. Elle essaie de soigner les prisonniers malades mais se rend compte de l’inutilité de son dévouement. Elle assiste à des scènes épouvantables où les enfants sont arrachés à leurs parents qu’on veut rassurer en cousant sur les vêtements des pauvres enfants un morceau de tissu où sont notés leurs noms et âges. Mais quand ensuite ces malheureux sont emmenés sans leur tissu d’identification, elle comprend l’incroyable vérité. Personne ne reverra personne ! Haïdi est transférée dans les forts de Romainville, Orléans et Compiègne, où elle note : « Notre salle, qui rassemble les criminelles d’horizons les plus divers, se trouve à côté de celle des communistes, homogène. Elles ont réussi à former une communauté fraternelle et généreuse. Bientôt, des liens d’amitié se nouent de part et d’autre. On met sur pied une revue de grand style, pour opposer les idées de liberté et de respect humain aux conceptions nazies de destruction de ce qui fait la valeur des hommes ».
En janvier 1943, elle est envoyée dans le camp d’extermination de Birkenau avec deux cents prisonnières juives françaises. Elle devient le matricule 31802 et se retrouve au bloc médical des « Allemandes ». Partout, c’est l’enfer. Elle se dévoue dans le bloc des Juives pour soigner celles qui ont attrapé le typhus et reçoit le surnom de « la sainte ». Elle les isole dans une partie distincte du bloc, afin d’éviter la contagion. Adélaïde contracte elle-même la maladie et est soignée par Orly, la responsable allemande, admirative du courage de l’Alsacienne. Rétablie, le commandant du camp lui confie le poste de médecin. Adélaïde multiplie les initiatives pour sauver autant que possible les femmes de la mort. Elle subtilise les médicaments, fait de faux rapports, cache celles qui sont guéries pour leur éviter la chambre à gaz. Elle a compris l’horrible réalité et le sens de la fumée qui s’échappe tout au long de la journée des salles de douche où on envoie les prisonniers par milliers. Les survivantes n’oublieront pas la valeur inestimable du dévouement d’Adélaïde, la douceur de ses mains et la chaleur de ses paroles.
Adélaïde est révoltée mais ne peut empêcher l'innommable : « Une ampoule pour plusieurs centaines de malades ! Sait-on ce que celà signifie ? Comment faut-il l'utiliser ? A qui faut-il la donner ? Tirer au sort ? ».
« Des femmes devenues folles sont parques dans un tout petit réduit. C'est infernal. On me charge de les examiner. Je m'arrange à faire des diagnostics inoffensifs ... Mais les ordres précisent que les conclusions doivent se terminer par : "Est incapable de travailler", ce qui signifie un arrêt de mort. Je n'ajoute pas cette phrase à la fin de mon compte rendu. Le Dr Rhode me convoque, me propose d'ajouter lui-même ladite phrase. Je lui fais observer que le résultat serait exactement le même. Il se met à arpenter son bureau comme un lion en cage. Il clame : "Nous sommes tous des instruments, nous devons exécuter les ordres que nous recevons, nous ne sommes pas responsables. Il faut que vous deveniez dure !" ... ».
« Ici, dit-t-elle, nous avons tous été condamnés à mort. Comportons-nous en êtres humains aussi longtemps que nous serons en vie ».
En avril 1943, Adélaïde Hautval est transférée au block 10 du camp d’Auschwitz I, où le sinistre docteur Mengele procède à des expériences médicales ahurissantes sur de jeunes juives. Il veut étudier la composition génétique des « races inférieures » pour prouver et justifier leur extermination et la politique de la « solution finale ». « Un détraqué, un dangereux sans scrupule, jouant avec les existences humaines comme un chat avec les souris … » dira-elle. Adélaïde refuse de l’aider à torturer des jumeaux. Elle s'est préparée à cet éventuel refus et à la mort qui s'ensuivrait. Elle est sauvée de l'exécution par une détenue politique allemande, chef de l'infirmerie. Elle parlera plus tard des nazis en ces termes : « Ce sont des faibles qui cherchent à dissimuler leur faiblesse sous des rêves de compensation. Et si on leur tient tête un peu, ils sont sans réaction et sont démontés ». Entre novembre 1943 et mars 1944, Adelaïde tombe elle aussi malade du typhus mais survit grâce à aux soins de ses amies du camp.
Adélaïde témoignera : « Une des nombreuses "sélections". Mais cette fois-ci, Mengele, au lieu de procéder de la manière habituelle, c’est-à-dire d’inscrire celles qui sont destinées à être gazées, fait noter le numéro de celles qui ne le seront pas. C’est machiavélique. Bientôt les détenues s’en rendent compte. Beaucoup, voyant l’imminence de la sélection, avaient pris la fuite. Elles se ruent sur la porte, la forcent. Mengele consent à faire un nouveau tri. On les a toutes amassées dans une baraque. Mengele entraîne son aide SS dans un coin. Ils conviennent évidemment d’un signe. Le défilé commence. Il y en a parmi elles qui n’ont aucune chance d’échapper au verdict : amputées, atteintes de fractures ou de plaies étendues. J’essaie de découvrir le signe convenu et je finis par comprendre. Mengele, son stylomine à la main, abaisse sur lui son pouce chaque fois qu’il s’agit d’un verdict de mort. Il le laisse en l’air lorsque pour cette fois encore la victime est laissée parmi les vivants. La journée s’est passée à essayer de soustraire des détenues à l’horrible chose. Une petite de vingt ans, gentille mais le corps couvert de gale. Nous l’avons habillée pour cacher ceci le mieux possible, elle est mignonne sous son fichu de tête rouge. Mais notre subterfuge est inutile. Le soir, les camions viennent les chercher. J’écoute près de notre porte. Mon âme est lourde. Je ne puis m’empêcher de pleurer. On les charge - toujours des lamentations -, puis le moteur se remet en marche, le camion démarre, le bruit s’intensifie en passant tout près de nous, puis s’éloigne. Après quelques minutes, il revient et tout recommence. Ainsi plusieurs fois de suite. Puis c’est fini et c’est tout. Rien ne s’écroule, la nuit tombe comme d’habitude, le calme se refait, passagèrement, car demain, après-demain, dans huit jours ce sera le tour pour d’autres. Entre deux blocs, je viens de buter dans un objet : c’est un soulier. Je le reconnais. Je l’avais donné à cette petite qu’on avait essayé de sauver. Un soulier unique. Je reste un moment à le regarder ».
Adélaïde s’oppose également au major Wirths, un autre fou, qui commande l’ensemble des médecins du camp, qui lui demande de pratiquer des stérilisations sans anesthésie sur de jeunes Juives. Wirths fait injecter dans le vagin des pauvres femmes un liquide caustique qui provoque des souffrances atroces et les mène sans soins à une mort certaine. Adélaïde lui déclare qu’elle ne participera pas à ses expérimentations et ajoute que nul n’a le droit d’ôter la vie d’un autre ou de décider de son sort. Quand Wirths lui demande : « Ne voyez-vous pas que ces gens sont différents de vous ? », elle lui répond : « Bien des gens sont différents de moi dans ce camp. Vous, par exemple. ». Elle continue de soigner les souffrances et de sauver des vies mais ne peut s’habituer au sadisme des officiers SS notamment sur les enfants. Elle écrira :
« Je me suis souvent demandé ce qui se passerait si à ces moments-là, on essayait d’intervenir. Geste inutile ? Peut-être, mais ce n’est pas sûr. Il faut souvent si peu pour changer le cours des évènements, et un simple geste peut en susciter d’autres. Mais personne de nous n’a eu ce geste. Et le monde figé de peur a laissé des arriérés jouer avec des allumettes ».
En l’occurrence, à Auschwitz, cela n’aurait servi à rien tellement tous ces nazis étaient cinglés.
En août 1944, Adélaïde est envoyée avec les 52 survivantes françaises d’Auschwitz sur 230 dans le camp de Ravensbrück pour ce qui devait être leur dernier voyage. Les Allemands mettent en œuvre le programme « Nacht und Nebel » (Nuit et brouillard) qui prévoit la sélection de tous ceux qui doivent disparaître pour ne pas pouvoir témoigner des horreurs réalisées dans ces camps. « De nous deux, le vainqueur ce n’est pas vous », a-t-elle dit au chef du camp. Elle soigne, épargne les femmes, les reçoit à l’infirmerie pour qu’elles se reposent, demande à ce qu’on leur mette un peu de rose sur les joues pour qu’elles aient l’air moins malades et évitent ainsi la chambre à gaz. Elle se lie d’amitié avec une détenue hollandaise, Aat Breur, qui réalise des portraits d’Haïdi. Elles resteront amies même au delà de la guerre.
En janvier 1945, les nazis, menacés par les avancées des armées russes, évacuent le camp d’Auschwitz. Plus de 100 000 mille détenus sont jetés sur les routes pour rejoindre d’autres camps plus à l’ouest. La « marche de la mort » de 100 km sera surtout une sélection naturelle car beaucoup meurent de froid ou d’épuisement. Les gardes SS abattaient systématiquement les trainards.
Adélaïde atteste : « De janvier à mars 1945, 6000 femmes sont gazées sans compter celles qui meurent de faim, de maladie » ou du sadisme des SS. D’un coup, l’ambiance change ; des auxiliaires de la Croix-Rouge aident Adélaïde à sauver les plus malades des griffes des SS. Même les infirmières allemandes lui donnent des médicaments pour soulager les souffrances.
Le 30 avril 1945, Hitler se suicide dans son bunker de Berlin. Adélaïde joue la Marseillaise sur le piano de l’infirmière en chef : « Rien que cela vaut bien 10 ans de camps de concentration, et je n’en ai fait que trois ! »
Quand l'Armée rouge arrive ce même jour, il ne reste que 3500 femmes dans le camp. Les SS ont entraîné les détenues pouvant marcher, environ 20 000, dans une marche forcée vers le Nord du Mecklembourg après en avoir confié 7 000 malades à des délégués de la Croix-Rouge suédoise et danoise dont notre Haïdi. Les fugitifs sont interceptés après quelques heures par une unité d'éclaireurs russes. Au total 123 000 femmes ont été déportées à Ravensbrück, 100 000 y sont donc mortes.
Le bilan humain est effroyable : 4 millions de personnes, dans la grande majorité des Juifs, ont été massacrées dans les camps de concentration. Le bilan de cette guerre est tout aussi abominable : 50 millions de morts causées par un Fou ! Mais il n'est malheureusement pas le seul à cette époque car on estime que Staline, en Russie, est responsable de 20 millions de morts et que Mao serait responsable de 50 à 80 millions de morts en Chine !!
Comment des femmes ordinaires sont devenues des tortionnaires SS - BBC News Afrique
Damien McGuinness BBC News, Ravensbrück, Allemagne "Des travailleuses en bonne santé, âgées de 20 à 40 ans, sont recherchées pour un site militaire", lit-on dans l'annonce d'un journal allema...
Adelaïde est une miraculée ! Elle revient en France, mais sa santé est définitivement altérée par les trois années de détention. Elle devient médecin scolaire à Besançon puis à Paris. Elle est décorée de la Légion d’honneur. Dès 1946, elle rédige son témoignage de ce qu’elle a vu et ce qui s’est passé là-bas. Elle va se documenter pendant 40 ans sur les expériences médicales réalisées dans les autres camps.
En 1957, elle apprend que le professeur Clauberg, un des assistants de Mengele à Auschwitz, a été arrêté après avoir exercé la médecine après la guerre en Allemagne pendant 13 années. Elle est révoltée : « Ainsi donc la responsabilité de Clauberg est couverte par celle des dirigeants du IIIème Reich. Cette conclusion est bouleversante et l’esprit la refuse. Il y a une différence immense entre un acte fait sous la contrainte et l’offre volontaire de cet acte. Ce criminel n’est pas l’instrument irresponsable d’Himmler, mais bien son complice lucide et monstrueux ».
Adélaïde Hautval réagit également contre les abominations et tortures commises pour « raisons d’Etat » par la France en Algérie en 1961.
En 1962, elle fait partie des témoins auxquels fait appel l’écrivain juif américain Leon Uris à Londres. Dans son célèbre livre « Exodus », Uris a décrit la cruauté des expériences pratiquées à Auschwitz, sur les détenus, par le médecin polonais Wladislas Dering. Ce dernier, qui habite à Londres, poursuit Uris en justice pour diffamation. A la demande d’Uris, Adélaïde se rend à Londres pour témoigner. Le magistrat anglais la dépeint comme l’une des femmes les plus impressionnantes et courageuses ayant jamais témoigné devant un tribunal en Grande-Bretagne, une femme dotée d’un fort tempérament et d’une personnalité extraordinaire.
Le 18 mai 1965, Yad Vashem a reconnu Adélaïde Hautval comme « Juste parmi les nations » (distinction délivrée par l’état d’Israël pour honorer les civils qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs). Le juge Moshe Bejski, président de la commission des Justes de Yad Vashem dit d’elle qu’elle est « une des plus remarquables personnes que l’humanité a connue ».
Elle est la première femme médecin à être ainsi distinguée. Une école porte son nom dans son village du Hohwald.
Adélaïde est avant tout une humaniste et n’approuve pas les manipulations génétiques auquel se livrent certains au nom de la science. Dans les années 80, réagissant à ceux qui niaient l’existence des chambres à gaz, elle collabore à la rédaction d’un documentaire « Les chambres à gaz, secret d’Etat ». Elle accepte enfin de confier ses notes à ses anciennes camarades de camp car elle est atteinte de la maladie de Parkinson. Elle décide de mettre fin à ses jours dans sa maison du Val d’Oise, à 82 ans, le 12 octobre 1988 en accord avec sa devise : « Pense et agis selon les eaux claires de ton être ». Une école porte son nom dans son village d’origine.
C’est en 1991 que sera édité « Médecine et crimes contre l’humanité » avec ses dernières notes : « Notre histoire contemporaine démontre à quel point l’idéologie nazie reste vivante, chez nous ou ailleurs, et ne demande qu’une occasion d’éclater au grand jour et de prendre le pouvoir ».
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" Si j'avais défailli, tourné le dos et, ce faisant, permis la mort de cette personne que je pouvais peut-être sauver, uniquement parce que j'étais moi-même en danger, j'aurais commis la même...
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Le refus d'un médecin déporté à auschwitz, de participer aux expériences médical, Médecine et crimes contre l'humanité - Le refus d'un médecin, Adelaide Hautval, Du Felin Eds. Des milliers...
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