28 Novembre 2020
Verdi a composé ce magnifique opéra en 1851 chanté ici par Luciano Pavarotti
Comme Strasbourg, Mülhausen s’est libéré au Moyen Age de la domination des évêques de Strasbourg avec l’aide du fameux Rodolphe de Habsbourg qui allait fonder la dynastie des Habsbourg d’Autriche. Mülhausen devient ville libre de l’Empire en 1275 et fait partie de la Décapole, les dix villes libres d’Alsace qui se promirent aide et assistance. En 1347, la ville élit son premier bourgmestre et s’autoproclame république qui existera pendant 450 ans. Mais cette initiative va provoquer la colère des princes locaux. Ceux-ci s’allient aux descendants de Rodolphe de Habsbourg qui veulent également revenir sur les engagements passés et déclarent, en 1466, la guerre à la ville sous un prétexte futile. La guerre des « six deniers » oblige la ville à s’allier avec les villes suisses de Berne, Soleure, Lucerne, Zurich, Uri et Zug. Les villes allemandes de Fribourg, Neuenburg et Brisach déclarent alors la guerre et assiègent Mulhouse. Les armées suisses ravagent pendant 2 semaines les terres des seigneurs alsaciens et détruisent plus de 100 villages ainsi que les châteaux des seigneurs ! Le duc Sigismond de Habsbourg est obligé en 1468 de signer le traité de Waldshut. Mülhausen signe en 1515 un traité avec les XIII cantons libres suisses et garantit ainsi son indépendance jusqu’en 1798.
En 1553, un certain Gaspard Dollfus, calviniste, quitte Rheinfelden à côté de Bâle pour des raisons religieuses et s'installe comme forgeron à Mülhausen. La ville autonome, alliée aux cantons helvétiques de Berne et de Soleure depuis 1515, est passée au protestantisme en 1523 et a chassé catholiques et juifs. Son fils Jean Dollfus épouse à 20 ans une jeune veuve issue du patriciat, Ursula Geyelin. Dès 1568, il est nommé au conseil de la corporation des tanneurs, puis, en 1586, il devient sénateur de la République. Son fils Gaspard sera maire de Mülhausen de 1618 à sa mort en 1634, et son petit-fils Jean-Gaspard de 1655 à sa mort en 1690. En tout, sa descendance fournira 15 chefs de corporation et 6 maires à la ville de Mulhouse.
Après la guerre de trente ans qui laisse l’Alsace exsangue, Mülhausen est non seulement indemne mais a vu affluer beaucoup d’argent que les nantis du reste de la plaine voulait mettre à l’abri. Sa population passe de 2000 à 4000 habitants et s’enrichit par le commerce avec les villes suisses.
En France, la fabrication d’indiennes (étoffes peintes importées d’Inde) avait été interdite par Colbert pour protéger la fabrication du lin et de la laine. Cette interdiction ne touche pas l’Alsace et encore moins Mülhausen ! Dans cette république indépendante de 4 000 âmes, en 1746, 3 jeunes hommes, Jean-Jacques Schmalzer, Jean-Henri Dollfus et Samuel Koechlin, vont avoir une idée de génie. Ils sentent l’énorme opportunité et créent, avec un capital de 60 000 livres, la première manufacture d’impressions sur tissus qui va connaitre, non seulement, un formidable succès mais assurera un développement industriel fulgurant à la cité. Jean-Henri Dollfus met ses talents d’artiste au service de la société et s’occupe de la création des décors utilisés pour les toiles. Ils produiront rapidement 30 000 pièces d’étoffes par an. C’est la fortune assurée pour les trois familles. Les trois associés sont considérés comme les pères fondateurs de l'industrie mulhousienne.
En 1756, les trois associés se brouillent et chacun crée sa propre société. Jean-Henri fonde avec son frère Jean, le bourgmestre de la ville, une nouvelle fabrique de toiles peintes : la maison FRERES DOLLFUS, VETTER et Cie à Dornach. Jean-Henri habite à La Cour de Lorraine, une belle et vaste demeure. Il y vit avec beaucoup de faste et se signale par la beauté de ses équipages. Très rigide, c’est le vrai type de patricien snob de l'époque. Pour le distinguer de son frère, on le désigne, lui et sa famille, sous le nom de "Dollfus de la Cour de Lorraine", alors que celle de "Dollfus de la Cour des Trois-Rois" est donné à Jean Dollfus-Mieg et sa famille qui réussiront à pérenniser leur fond de commerce.
En 1766, Mülhausen compte déjà 15 fabriques et 2200 ouvriers.
En 1777, Jean-Henri Dollfus (l’artiste) quitte la société qui devient « DOLLFUS-VETTER et Cie ». Jean va se battre seul pour transmettre son entreprise car ils sont nombreux maintenant à s’être lancés à la chasse à la poule aux œufs d’or.
La révolution française ne laisse pas la petite ville indifférente et elle l’observe avec curiosité derrière ses murailles. Mais en 1798, le blocus douanier décidé par la nouvelle république contraint le conseil de la ville à voter le rattachement de la ville à la France. Jean-Henri et Jean sont farouchement opposés à ce rattachement et, dépités, ne participent pas à la grande fête qui a lieu le 15 mars et qui rassemble les 6000 habitants.
En avril 1800, Daniel DOLLFUS (1769-1818), fils de Jean (le bourgmestre), et neveu de Jean-Henri, se marie avec Anne-Marie MIEG qui veut rattacher le nom de MIEG à son nom marital. La même année, Jean, son père, décède ; Daniel, à 31 ans, hérite de l'entreprise paternelle, et fusionne les différentes sociétés pour créer une société en nom collectif : "DOLLFUS-MIEG et Cie" (D.M.C). Il regroupe toutes les activités à Dornach. Il emploie plus de 700 personnes qui travaillent à plus de 150 tables d’impression. C’est la plus importante entreprise de toiles peintes en Alsace. Il importe le coton des Antilles, d’Egypte puis du Brésil ou des Etats-Unis.
En 1804, on passe de l’impression à la planche, qui permet de produire 2 mètres de tissu à l’heure à l’impression au cylindre métallique, qui produit 500 mètres de tissu en une heure ! C’est le Jackpot ! Cette innovation va entrainer de nouvelles inventions et le développement d’ateliers de construction de machines ou de filature et tissage mécanique. La production passe de 7 millions de mètres en 1815 à 82 millions de mètres en 1869. DMC crée 14 nouveaux ateliers dans la région et ouvre des comptoirs de vente partout en Europe.
En 1812, Daniel invente la première machine à vapeur utilisée comme moteur dans l’usine de filature, qui fonctionne au charbon. En 1815, c’est l’ouverture du premier atelier lithographique et la première fabrique de produits chimiques de France.
Daniel décède en 1818, à 49 ans, et transmet les parts d’une entreprise prospère à ses 4 fils : l’ainé, Jean Mathieu DOLLFUS, devient à 20 ans le patron, Daniel est responsable du blanchiment, Emile est responsable de la filature et du tissage.
Jean Mathieu DOLLFUS épouse en 1822 Anne-Catherine BOURCART, la fille de Jean-Rodolphe BOURCART et d'Elisabeth KOECHLIN. Il aura 9 enfants qui perpétueront l’esprit de cette famille exceptionnelle.
Jean Mathieu dirige l'activité « indiennes » de 1826 à 1876, pendant que son gendre Frédéric ENGEL-DOLFUS développe l'activité « fils » à partir de 1843. Il lance aussi des expérimentations de culture de coton en Algérie. Son frère Émile Dollfus, très conservateur, devient président de la Société industrielle de Mulhouse en 1826. La SIM doit assurer le développement technologique et économique de Mulhouse.
En 1839, DMC fait travailler 4200 personnes. La filature avec 20 000 broches produit 325 tonnes de coton filé. Il y a 300 métiers de tissage mécanique et 1500 métiers de tissage à bras. La manufacture d’impression produit 2 millions d’aunes de tissus ; 49 sociétés en tout produisent 29 millions de mètres de tissus par an !
Mais de nombreuses voix s’élèvent contre l’exploitation inhumaine de la population ouvrière. Louis Levrault, un percepteur Strasbourgeois, écrit en 1836 ce rapport détonant : « De toutes les villes qui parsèment le beau jardin de l’Alsace, Mulhouse est la dernière à donner l’idée de la misère ; toutes ses rues sont si animées (pendant les jours ouvrables), la plupart de ses maisons sont si bien parées de magasins, de comptoirs, de cafés, si fraîchement badigeonnées, si coquettes. Et puis, son nouveau quartier offre tant d’élégance ! On dirait la rue de Castiglione élargie d’un charmant massif de verdure et de fleurs … le luxe de Mulhouse a un air de jeunesse et de confort qui marche avec le temps au lieu de paraître protester contre lui … Oui, à son premier abord, l’étranger doit admirer l’air de prospérité de cette ville ; il ne rencontre pas un seul mendiant, pas un déguenillé, pas un fainéant dans les rues ; il se félicite de cette absence des misères si apparentes dans la plupart de nos villes, et il est tout prêt à s’écrier : Honneur à Mulhouse, honneur à l’industrie ! – Oui, sans doute il n’y a plus de malheureux dans les rues, je le crois bien ! ils sont, pendant tout le jour et une partie de la nuit, enfermés dans leurs geôles de travail, geôles étroites, où ils respirent un air corrompu, où ils respirent le vice en même temps que la maladie, et où la plupart amassent à peine de quoi boire au cabaret chaque dimanche l’oubli de cette destinée de forçats. Et la nuit, pour ce reste de nuit que n’a point dévoré l’atelier, vous croyez qu’ils ont un foyer, et qu’ils sont logés comme des hommes, eux qui fonctionnent comme des machines ou s’épuisent comme des bêtes de somme ?... Eh bien, allez dans les greniers, dans les caves de ces maisons si riantes en dehors voyez ce pavé humide, ce plancher pourri, où des ménages les uns aux autres sont entassés, où chaque pied carré a son hôte, où l’encombrement est tel que vous ne pouvez faire un pas sans risquer de marcher sur un cadavre vivant, et dites si vos chevaux ne sont pas mieux à l’écurie ? (…) En trente et quelques années, voilà donc une population plus que triplée. Mais la cité ne s’est guère élargie pour lui faire place. Vous comptez quelques palais de plus, les pauvres demeures sont restées ce qu’elles étaient ; je me trompe, elles ont vieilli et offrent plus de pourriture pour asile, voilà tout ! Aussi les habitants de ces bouges ont-ils introduit à Mulhouse un usage unique dans les fastes de la pauvreté, usage dont l’égoïsme de quelques spéculateurs se vantera peut-être comme d’une preuve de prospérité commerciale, et qui seul suffirait, selon moi, pour mettre toute ville de fabriques au ban de la philanthropie ; cet usage particulier à Mulhouse, le voici : on y loue des moitiés de lit, des quarts de galetas, comme ailleurs on loue un logement entier ! (…) Etonnez-vous donc du grand nombre de physionomies hâves, d’êtres chétifs, rabougris, défaits, que vous rencontrez errant comme des spectres dans les combles de tout demeure d’artisan ! Quel pire état, et quel état plus pauvre que celui de l’ouvrier dans les laboratoires de la fortune ? Voyez-les, six jours sur sept, dans leurs prisons volontaires, dans ces châteaux de la féodalité moderne qu’on appelle fabriques ; voyez-les, serfs de la bourgeoisie glèbe, courbés du matin au soir sur leurs métiers, exténués, pâles, déguenillés, malpropres, mener une vie de nègres sous le soleil de France ! … Récemment, et grâce aux efforts des deux derniers maires, MM. Blanchard et André Koechlin, Mulhouse a fondé son institut d’enfants de la Légion-d’Honneur, l’école industrielle et l’instruction est mise à la portée des classes ouvrières ; c’est un grand pas de fait, mais est-ce tout ce qu’on leur doit ? ».
Brillante description de la face noire d’un capitalisme insatiable ! Il y a surtout 5 000 enfants qui travaillent dans ces usines (soit 20 à 30 % des effectifs) à des salaires de misère parce que les salaires de leurs parents sont trop bas. Les hommes gagnent en moyenne 2 francs par jour, les femmes 1 franc et les enfants 0,50 francs ! Le pain coûte de 12 à 15 centimes la livre, la viande de bœuf 45 centimes la livre, le lait 15 centimes.
Cela commence à poser des problèmes de conscience surtout que l’âge minimum est de 5 ans en Alsace ! C’est Jean-Jacques BOURCART, le fils de Jean-Henri, membre de la SIM qui propose puis obtient non sans de vives réticences en 1829 une résolution qui fixe la durée de travail des enfants à 12 heures par jour !! (hallucinant). En 1833, la SIM décrète l’interdiction du travail des enfants avant leurs 8 ans ! Pour les patrons, la logique est toujours la même ; leur fortune est légitime puisqu’ils prennent tous les risques financiers ! Mais que dire de l’espérance de vie des uns et des autres (en 1830, l’espérance de vie d’un nouveau-né à Mulhouse est de 20 ans !).
Un autre point de vue sera exprimé par Emile Souvestre dans son article « Mulhouse » dans la « Revue de Paris » du 17.07.1836 :
« Occupé tout le jour dans ses fabriques, l’industriel ne rentre chez lui que pour manger et dormir…Il se lève avant le soleil, passe le jour au milieu des miasmes fétides de l’atelier, et se délasse le soir en parcourant les colonnes de chiffres de son grand-livre, mais c’est sa joie…Qu’il n’y ait pour lui ni paix, ni relâche, qu’il trouve à peine, une fois par semaine, le temps de se rappeler qu’il a une femme, ou de regarder dormir ses enfants, cette fatigue est son bonheur, ces embarras font sa vie…Cet homme qui gagne un million par an, a moins de loisir que le plus pauvre de ses ouvriers… »
Bon, l'industriel ... Dollfus a tout de même bien placé ses millions :
Les villas DOLLFUS à Deauville et Evian
Jean Mathieu Dollfus ayant peut-être été influencé par ses détracteurs va se soucier un peu plus du bien-être de ses salariés. A partir de 1853, la SIM développe le « modèle mulhousien » d’habitat ouvrier, fondé sur l’habitat individuel et l’accès à la propriété. Elle reçoit une subvention de 300 000 francs de Napoléon III qui l'aide à bâtir la cité ouvrière de Mulhouse en 1854. En fait, il prête l’argent aux meilleurs ouvriers à un taux d’intérêt de 5% sur 10 ou 20 ans selon leurs salaires et les attache ainsi à l’entreprise. Il préconise la réduction de la journée de travail à 11h00 et crée en 1864 une association des femmes en couche qui indemnisait les ouvrières pendant leur maternité. Les deux frères vont bâtir une cité ouvrière qui compte 1000 maisons dans les années 1870 et 1240 maisons pour 10 000 habitants en 1895. Les deux frères fondent encore l'asile des voyageurs indigents, l'asile des vieillards, la caisse de retraite et la Bibliothèque populaire. Emile est maire de Mulhouse de 1843 à 1848.
Charles Dollfus, un des fils de Jean-Mathieu, choisira la philosophie et s'amusera beaucoup des jeux de mots : - Les deux puissances qui gouvernent le monde, la fortune et l'amour, sont aveugles.
- La nature tend à l'équilibre : elle fait sortir l'endurcissement de la misère, la satiété de la richesse. Lequel est le plus à plaindre, du misérable endurci dans sa misère ou du riche qui ne sent plus sa richesse ?
- Lequel est le plus faible, de l'homme qui se laisse abattre par le malheur ou de celui que le succès enivre ? ....
L'usine DMC et les cités ouvrières
Le 1er septembre 1839 est inaugurée la première ligne de chemin de fer entre Mulhouse et Thann qui va améliorer le transport entre les usines. C’est Nicolas KOECHLIN, un petit-fils de Samuel Koechlin et Jean-Henri Dollfus, qui s’est lancé dans cette aventure gigantesque dont la construction nécessite un viaduc, trente-deux ouvrages d’art et trente passages à niveau. Les Koechlin ont déjà fait fortune dans le textile et le cousin de Nicolas, André Koechlin va fabriquer la première locomotive appelée la « Napoléon ». Les deux cousins Koechlin épousent deux filles Dollfuss. D’autres suivront et André Koechlin créera plus tard la SACM qui fabriquera plus de 5000 locomotives.
En 1841, Nicolas Koechlin crée la ligne entre Strasbourg, Mulhouse et Bâle.
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L'épopée ferroviaire de Nicolas KOECHLIN en BD
En 1848, Mülhausen change son nom et devient Mulhouse qui compte 30 000 habitants dont 20 000 ouvriers. Jean Mathieu est nommé maire de Mulhouse à la mort de Joseph Koechlin-Schlumberger, de 1863 jusqu'en 1869.
La guerre de 1870 a été ressentie comme une hérésie par tous les entrepreneurs de Mulhouse. Elle les rejetait dans l’arbitraire qui est antinomique avec les convictions qui les animent depuis 50 ans. Jean Mathieu Dollfus est évidemment un violent opposant à l'annexion prussienne de l'Alsace. Menant une délégation envoyée auprès des Allemands, le 11 octobre 1870, à Dornach (quartier de Mulhouse), il est scandalisé par le ton menaçant d'un officier prussien, qui évoque des représailles contre les Mulhousiens. Jean Mathieu jette alors devant l'officier sa croix de l'ordre royal de Prusse, déclarant qu'il ne veut plus de décoration venant d'un tel peuple.
Battu lors de l'élection législative de 1869, il est cependant envoyé par ses concitoyens au Reichstag en tant que député protestataire de 1877 à 1887. Il sera même le doyen d'âge du parlement allemand en 1881 et le chef de file des élus protestataires. Jean Mathieu DOLLFUS décède en 1887. Ses fils Alfred et Frédéric Engel continueront de faire prospérer la société. Le capital dépasse 40 millions de francs en 1919. En 1929, DMC emploie 9 000 personnes et produit 6 500 tonnes de fils ; son bénéfice atteint 100 millions de francs. DMC souffre énormément pendant la 2ème guerre mondiale par manque de coton. Malgré cela le capital dépasse le milliard de francs en 1949.
En 1922, DMC est cotée à la bourse de Paris. Son capital dépasse 40 millions de Francs. En 1929, la société emploie 9 000 personnes, produit 6 500 tonnes de fils par an et son bénéfice d'exploitation atteint cent millions de Francs.
DMC a beaucoup souffert pendant la 2ème Guerre Mondiale ; l'activité fils est arrêtée en 1942 par manque de coton, les exportations s'arrêtent etc… En 1944, le 21 août, les Allemands pillent les coffres du Crédit Commercial de Limoges où se trouvaient 800 kg d'or en lingots et barres, représentant une partie du capital de DMC. Cet or n'a jamais été retrouvé, mais la société a été indemnisée par l'Etat français. En 1945, Emile DOLLFUS. qui dirigeait le groupe depuis 1926, décède. Jean DOLLFUS est élu Président de la SIM et le sera jusqu'en 1964. Ce sera le dernier DOLLFUS Président de la SIM.
En 1949 le capital de DMC dépasse le milliard de francs.
En 1961, elle fusionne avec un autre géant du textile, la société lilloise Thiriez et Cartier-Bresson qui prend la direction du groupe. DMC est alors le premier producteur de fils à coudre de la Communauté économique européenne. Le groupe compte 30 000 salariés. DMC se diversifie encore dans le tissage, dans l'impression sur étoffes et le linge de maison.
Mais en 1975, après le premier choc pétrolier, DMC subit la crise économique de plein fouet. En six ans, l'entreprise ferme ou cède 50 usines et supprime 15 000 emplois. Elle ne s'en relèvera pas, licencie encore 10 000 salariés et dépose finalement son bilan en 2008.
La devise des Dollfus était : "D'un simple fil, une oeuvre d'art est née" ... il nous reste aujourd'hui leur musée qui immortalise leur Art.
Musée de l'Impression sur Etoffes à Mulhouse
Cette année, la thématique du marché de Noël s'inscrit en lien avec le nouveau parcours ouvert cet été sur le thème " Le périple des indiennes, depuis les rivages de l'Inde jusqu'en Europe ...
Mulhouse cité industrielle - Histoires et Lieux d'Alsace
Mulhouse a une histoire très particulière : c'est la seule ville libre de l'Alsace impériale a avoir conservé ses libertés communales jusqu'en 1798 (le reste de la plaine ayant été ravi par ...
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