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Histoires et Lieux d'Alsace

Marie Hart de Bouxwiller

Extrait de l'opéra fantastique de Jules Barbier et Jacques Offenbach Les Contes d'Hoffmann de 1881

Bouxwiller est une charmante ville d’Alsace du Nord. Cette petite cité possède de magnifiques maisons à colombages et de remarquables oriels. Elle était la capitale du pays de Hanau et la chancellerie des comtes de Hanau-Lichtenberg. Le pays de Hanau comprend une dizaine de villages avec leurs châteaux et hôtels particuliers, ayant appartenu à la famille de Hanau-Lichtenberg ou aux princes de Hesse-Darmstadt. On peut découvrir à 15 km de Bouxwiller le château de Lichtenberg, ouvrage impressionnant érigé à partir du début du 13ème siècle par les sires de Lichtenberg.

Le château des sires de Lichtenberg
Le château des sires de Lichtenberg
Le château des sires de Lichtenberg
Le château des sires de Lichtenberg
Le château des sires de Lichtenberg

Le château des sires de Lichtenberg

Jacques de Lichtenberg (1415-1480) est le dernier comte de la dynastie, titre qu’il a reçu en 1458 de l’empereur Frédéric III de Habsbourg. Appelé le Barbu, il est surtout connu pour sa trop jolie maîtresse, Barbe d’Ottenheim, qui allait exacerber toutes les jalousies. Il la laisse gouverner le comté pendant qu’il passe son temps à sa passion de l’astronomie. On raconte que le comte Jacques a enfermé le boulanger qui se serait moqué de sa bien-aimée. Pour obtenir sa liberté, il lui aurait demandé de réaliser un gâteau à travers duquel on puisse voir trois fois le soleil… et le boulanger de Bouxwiller réalisera la fameuse Bretzel d’Alsace !

En 1462, les femmes de Bouxwiller se révoltent parce qu’elles en ont assez des corvées imposées par la Barbe qui se prenaient un peu trop pour la comtesse. Elles attaquent le château, armées de leurs ustensiles de cuisine et veulent en déloger la méchante Barbara. Le comte est obligé d’exiler sa belle à Haguenau où il continue de la voir secrètement. Mais cela ne suffira pas à éteindre la haine car lorsque le comte meurt en 1480 les héritiers, qui se déchirent l’héritage, accuse la jolie Barbe d’être une sorcière. La vindicte populaire se déchaine et la pauvre est brûlée vive.

La ville de Bouxwiller
La ville de Bouxwiller
La ville de Bouxwiller
La ville de Bouxwiller

La ville de Bouxwiller

Le 29 novembre 1856, nait à Bouxwiller, dans la Grand-Rue, Marie Hartmann la fille du pharmacien, Louis Hartmann et de l’institutrice, Emilie Weber. Seconde d'une fratrie de huit enfants, elle a une enfance des plus heureuse dans ce pays de Hanau et une Alsace française. Le grand-père est pasteur. Les Hartmann sont unanimement estimés dans cette petite ville de 4000 habitants dont 80% sont protestants, 10% juifs et 10% catholiques. Ils possèdent un jardin et une petite vigne sur la colline voisine du Bastberg qu’ils appellent « Le Paradis », aussi appelée la colline des sorcières qui organisaient ici leurs sabbats et qui a nourri bien des légendes. Marie sent son cœur se gonfler de bonheur à chaque fois que son père attèle le cheval à la charrette pour grimper sur la colline où tant de beautés s’offrent à son regard jusqu’aux collines de la Forêt Noire. Louis apprend à ses enfants les secrets des plantes médicinales dont regorge le Bastberg. La flore de la colline calcaire est exceptionnelle et abonde de plantes typiques et rares comme la gentiane ciliée, l’anémone pulsatille, très rare et toxique, des orchidées, le fusain ou les plantes des sorcières à cause de leurs effets euphoriques comme la belladone.

La colline du Bastberg
La colline du Bastberg
La colline du Bastberg
La colline du Bastberg

La colline du Bastberg

Marie décriera cette enfance en alsacien dans les « G'schichtlen un Erinnerungen üs de sechziger Johr » (histoires et souvenirs des années 1860), qui paraîtront en 1911 où elle conte la vie quotidienne de son enfance avec nostalgie, humour et talent. Elle évoque les jardins de son enfance dans le chapitre « D’r Baschberri » de son ouvrage Üs minre alte Heimet (de mon cher pays) : « In minere Kindheit isch e Stüeck vun dem Baschberri unser g’sin : e Grumbeerestüeck mit’m e Nussbaum » (Dans mon enfance, nous possédions une parcelle au Bastberg : un champ de pommes de terre avec un noyer).

C’est l’époque prospère de l’Empire où la vie semble enfin plus facile et heureuse. Marie est très curieuse, passionnée et avide de connaissances. Elle parle le français et le dialecte, elle lit tout ce qui lui tombe sous les mains. Les Hartmann sont ravis ; elle sera institutrice. Marie passe ses vacances chez sa grand-mère maternelle, rue de la Douane, à Strasbourg où elle rêve d’aventures quand elle voit tous ces bateaux qui voguent sur l’Ill.

Marie Hart avec son frère et ses six soeurs
Marie Hart avec son frère et ses six soeurs

Marie Hart avec son frère et ses six soeurs

          Le 6 août 1870, c’est la panique lorsque l’armée française du maréchal Mac Mahon est battue par les Allemands au cours de la bataille de Frœschwiller-Wœrth-Reichshoffen distant de 20 km. L’Alsace est arrachée à la France !

Thérèse Amiati a beau chanter :

 « Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine

Et, malgré vous, nous resterons français

Vous avez pu germaniser la plaine

Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais ».

Hélas, la germanisation forcée est vécue comme un viol car les alsaciens n’ont pas voulu cette guerre. Le français est interdit, les cours sont enseignés en allemand, les noms des rues sont germanisés …

Une clause du traité de Francfort donne aux Alsaciens-Lorrains la possibilité de conserver la nationalité française s'ils quittent la région avant le 1er octobre 1872. Ainsi pour la seule ville de Metz ils sont 20 000 sur une population de 40 000 à opter pour la France. En Alsace sur un million d’habitants, ils seront près de six cent mille en quarante ans à quitter leur terre natale. C’est une véritable hécatombe pour notre malheureuse plaine, les autorités allemandes encourageront une importante immigration allemande qui représentera plus de trois cent mille personnes jusqu’en 1918 (où aura lieu une même épuration ethnique mais dans l’autre sens).

L'Alsace et la Lorraine désespérées par Jean Joseph WEERTS

L'Alsace et la Lorraine désespérées par Jean Joseph WEERTS

          Pour Marie, qui a 14 ans, c’est un peu comme un tremblement de terre de magnitude 8 ! Il y aura un avant et un après 1871, elle écrira plus tard :       « Tout ce qui était tranquille, posé et agréable a disparu de ce monde ». Elle intègre l’Ecole Normale à Strasbourg et passe son examen d’admission à Nancy. Elle maîtrise le dialecte local et l’allemand et se découvre la passion des mots. Elle écrit des poèmes en français, en allemand ou en dialecte de Hanau car en Alsace chaque région ou village a son patois.

          En 1877, Marie Hartmann enseigne le français dans un pensionnat de jeunes filles à Dresde. Elle y écrit pour ses élèves un conte en français « Marguerite ou la petite gardeuse d'oies », en hommage à sa petite-sœur Marguerite, qu’elle signe Marie Hart. Elle évoque l’ambiance de ses tendres années où elle poursuivait l’oie de sa voisine. Aujourd’hui, on trouve une sculpture de la gardeuse avec ses oies, rue du 22 novembre à Bouxwiller.

Après deux ans à Dresde, elle revient en Alsace ne pouvant imaginer vivre loin de son pays de Hanau. Lors d’un séjour, en 1881, chez son oncle Charles à Lutzelhouse, dans la vallée de Schirmeck, elle tombe éperdument amoureuse d’un ancien officier allemand, Karl Alfred Kurr, de quinze ans son aîné. Ce Kurr, très bel homme, divorcé depuis peu, a renoncé à ses droits paternels sur ses trois enfants en contrepartie d’une maison sur le lac de Constance et d’un appartement à Berlin. Il se vante également d’un poste de confiance auprès du dernier roi du Wurtemberg ! Emilie, la maman de Marie, est horrifiée : « un Allemand, divorcé, trop beau pour être honnête … ma fille est folle ». Elle va tout faire pour empêcher le mariage. Rien n’y fait, Marie le veut et épouse son Karl en octobre 1882 à l’église protestante de Neuwiller-les-Saverne sans la présence de sa maman. Marie est triste et ne sait pas que ce seront les derniers jours heureux de sa vie.

Marie Hartmann épouse Karl Alfred KurrMarie Hartmann épouse Karl Alfred Kurr

Marie Hartmann épouse Karl Alfred Kurr

Marie pensait qu’elle resterait en Alsace mais son mari décide de louer une ferme isolée à Millau dans le Voralberg autrichien où elle se désespère de ses lubies. Elle fait trois fausses couches et dépérit dans cette ferme sans eau courante. Le couple revient à Lutzelhouse où Karl ne fait que chasser du matin au soir. Emilie, sa maman, décède en 1886 sans avoir voulu revoir son gendre. Marie, bouleversée, se rend compte qu’elle a fait une énorme bêtise en épousant un homme fainéant, instable et colérique quand il n’obtient pas ce qu’il veut. Le plus étonnant, c’est qu’il ne travaille pas et qu’on ne sait d’où vient l’argent.  

En 1891, elle donne enfin naissance à Charlotte, leur unique enfant, mais perd son père qu’elle adore. Marie est désespérée d’avoir brisé l’harmonie qui existait au sein de leur famille avant son mariage. C’est une épreuve et un déchirement de plus lorsque Karl décide d’acheter une autre ferme en Bavière où il joue au propriétaire terrien avec chiens et équipage… Marie se réfugie alors dans l’écriture et choisit l’alsacien comme exutoire. Elle publie des « Nouvelles » dans le journal « Strasburger Post », le journal de Strasbourg. Elle écrit des pièces de théâtre en un dialecte savoureux comme « D'r Stadtnarr » (Le fou de la ville) qui est jouée à Strasbourg et à Haguenau dès 1907.

En 1908, Marie tombe des nues quand Karl lui apprend qu’ils sont ruinés ! Il ne sait d’ailleurs pas pourquoi et propose un suicide collectif pour sauver son honneur. Là c’en est trop ! Marie décide de prendre les rênes de son destin en main, rentre à Bouxwiller avec Charlotte et devient gérante d’une pension pour enfants. C’est là, que le matin et le soir, elle écrit des histoires en alsacien qui sont publiées dans tous les quotidiens alsaciens. Ses lecteurs deviennent de plus en plus nombreux à aimer son humour décapant évoquant la vie simple dans la campagne alsacienne avant 1870. Elle publie en 1913, « D'r Herr Merkling un sini Deechter » (Mr Merkling et ses filles), puis « D'r Hahn im Korb » (Le coq en pâte) en 1917. Ses écrits en alsacien sont également un pied de nez aux Allemands auxquels elle n’a jamais pardonné l’occupation de l’Alsace.

Karl Alfred est revenu à Bouxwiller car la renommée de sa femme lui permet de continuer de vivre sans se préoccuper de savoir qui remplit la marmite. Marie dira : « Er hat mich durch alle Höhen und Tiefen geführt » (Il m’a entrainé vers tous les sommets et tous les gouffres). Elle est connue et appréciée des cercles littéraires de Strasbourg et assiste quelquefois aux réunions de ces artistes qui évoquent l’Alsace d’avant comme Gustave Stoskopf, Friedrich Lienhard ou Charles Spindler. On l’appelle « la douce Anna de Noailles alsacienne ».

          Elle comprend qu’elle ne comprendra jamais les hommes lorsqu’une nouvelle guerre, « la Grande », est encore déclenchée par la bêtise de quelques hommes bornés.

Hélas, rien ne sera épargné à Marie. À la fin de la guerre de 1914-18, la France jacobine veut imposer le système français le plus vite et par tous les moyens possibles. On ne demande évidemment pas l’avis des Alsaciens. Des   « commissions de triage » sont créées pour désigner les « bons » et les « mauvais » Français parmi les Alsaciens. Les délations se multiplient et visent les 300 000 Allemands qui vivaient en Alsace-Lorraine. La presse francophile lance sans cesse de véritables appels à l’épuration et à la haine : « On a trop tardé à nettoyer le pays de cette vermine », écrit Le Rhin Français de l’abbé Wetterlé le 13 août 1919. Les Vieux-Allemands, qui sont là depuis 1871, sont malmenés dans la rue et en sont réduits à se terrer chez eux. Leurs magasins sont pillés et les vitrines, affublées de l’écriteau « Maison de sale Boche », sont caillassées.

Dès leur entrée dans la plaine, les autorités françaises mettent en place un système d’apartheid, dont la plus ignoble est l’attribution de cartes d’identités ethniques répartissant la population en quatre catégories :

-       A : Alsaciens de souche, qualifiés de « simples boches » comme Marie

-       B : ceux dont le père ou la mère avaient la carte A et dont l’autre ascendant était Allemand (c’est le cas de Charlotte)

-       C : ceux dont le père et la mère étaient nés dans un pays allié ou neutre

-       D : Allemands (ou Autrichiens) immigrés après 1870 ainsi que leurs descendants, devant être expulsés (c’est le cas de Karl Alfred)

On en arrive à des situations incroyables et dramatiques : si le père a la carte D, il est expulsé avec ses enfants mineurs, qui reçoivent automatiquement sa nationalité, tandis que la mère, comme Marie, avec la carte A, peut rester en Alsace (les autres enfants majeurs, dotés de la carte B, peuvent formuler une demande de naturalisation).

          Par familles entières, à pied,  traînant leurs valises par un froid hivernal, en colonnes, encadrés par des soldats, en camions militaires ou par trains entiers (à partir du 15 janvier), c’est par dizaines de milliers qu’on les expulse sans aucune considération humanitaire, ni le moindre respect pour leur dignité. Ils ne peuvent emporter que 30 à 40 kg de bagages et 2000 marks en billets. Leurs biens et toutes leurs économies sont saisis ou pillés ! Pendant près de onze mois, les trains des « Boches » transitant par la gare de Strasbourg-Neudorf se succèdent au rythme de 2 à 4 par jour. Le comble, les expulsés sont contraints de payer leur voyage ainsi que le transport de leurs bagages (jusqu’à Kehl en francs, puis, jusqu’à Offenburg, en marks).

Avant leur départ, ils doivent également justifier du règlement de tous leurs impôts et taxes. Pour justifier l’éradication de cette importante partie de la population qui vivait jusque-là en bonne entente avec les Alsaciens, jusqu’à fusionner avec eux (à Strasbourg, en 1914, les mariages mixtes représentent près du quart des mariages), on invoque « la sûreté publique » comme s’il s’agissait de criminels ! 

          Mais les commissions de triage sont également chargées de débusquer et de châtier les « mauvais » Alsaciens dont le patriotisme est sujet à caution. A cette fin, les parcours politiques et professionnels, en particulier ceux des fonctionnaires, sont passés à la loupe. Ces commissions, au nombre de plusieurs douzaines en Alsace, vont ainsi traiter des dizaines de milliers de dossiers de « suspects » et de « bochophiles ». Les sanctions proposées à l’approbation des commissaires de la République sont lourdes : l’expulsion en Allemagne, (environ 30% des cas traités), l’internement, la révocation (pour les fonctionnaires) ou l’exil Outre-Vosges. Les élites sont tout particulièrement dans le collimateur de ces commissions : intellectuels, artistes, érudits et écrivains d’expression allemande, anciens fonctionnaires, personnalités politiques, etc. Des milliers d’Alsaciens-Lorrains de souche taxés de germanophiles sont ainsi condamnés à l’expulsion.

Robert Redslob dénonce ce « simulacre d’un tribunal ». En effet, les juges n’ont aucune qualification requise pour cette tâche, ne sont ni assermentés, ni responsables de leur jugement. Les témoins ne prêtent pas serment, n’encourent aucune responsabilité légale et témoignent en l’absence des « accusés ». Quant aux « accusés », ils ne peuvent pas prendre connaissance du dossier et n’ont pas droit à un défenseur. Enfin, le tribunal juge sans appel et sans être obligé de donner les attendus de son jugement. Ces tribunaux sont parfaitement illégaux au regard du droit international, puisque les Alsaciens sont restés juridiquement des sujets allemands jusqu’à la signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919, voire jusqu’à sa ratification survenue seulement en janvier 1920. Ces « immondes tribunaux » (dixit Camille Dahlet) ne sont supprimés officiellement que le 27 octobre 1919.

On ne peut être que stupéfait par l'ampleur de la répression et des expulsions, leur caractère systématique et planifié. Mais ce qui choque le plus, ce sont les méthodes brutales employées à l’encontre d’une partie de la population en raison de ses origines ethniques ou, pour les germanophiles alsaciens, de leur attachement à la germanité du pays. 130 000 Allemands, dont la plupart sont nés en Alsace-Moselle ou y ont vécu toute leur vie, sont expulsés dans des conditions humiliantes vers l’Allemagne, un pays alors en plein chaos où ils n’ont pas d’attaches. La France, en pratiquant ce nettoyage ethnique, indigne d’une démocratie, bafoue alors toutes les valeurs, dont le droit du sol, qui sont pourtant censées la fonder.

          Une grande partie de l’élite alsacienne, indignée par la « chasse aux sorcières » orchestrée par les autorités, l’ostracisation de la culture allemande et les brimades d’un système colonial de domination culturelle, choisit de quitter le pays de son propre chef. D’après l’historien François Waag, ils furent ainsi plus de 30 000 à émigrer. Le départ de toutes ces élites, un capital inestimable en forces vives, bouleverse entièrement les données politiques et culturelles alsaciennes.

Karl Alfred Kurr, ex-officier allemand, est évidemment expulsé. Il trouve refuge en Forêt-Noire à Bad Liebenzell, près de Stuttgart. Marie, fidèle à ses engagements envers son mari mais surtout dégoûtée par la haine ambiante, le rejoint avec Charlotte, en 1919. Elle a encore une fois le cœur déchiré de quitter sa « Heimat ». Il faut à nouveau tout recommencer sans argent. Les Kurr sont dépendants de la générosité des habitants et de l’association « Liebenzeller Mission ».

          Cette triste période d'exil transparaît dans deux ouvrages « Üs unserer Franzosezit » (Nos années françaises) paru en 1921 et « Erinnerungsland » (Le pays des souvenirs) en 1923.

Marie Hart exprimera sa nostalgie par autant de textes en alsacienMarie Hart exprimera sa nostalgie par autant de textes en alsacien

Marie Hart exprimera sa nostalgie par autant de textes en alsacien

 Marie ne s’habituera jamais à sa nouvelle vie qui n’est que rancœur et amertume. Ses textes expriment toujours avec force sa nostalgie du pays de son enfance et des bonheurs perdus. Ils sont aussi l’expression de la joie de vivre que les alsaciens ont perdu à l’occasion des trois affreuses guerres causées par des mythomanes. Elle tient un journal où s’exprime son désespoir : « J’aimerai me coucher tout doucement et mourir comme un bête sauvage. Je ne sais pourquoi j’ai mérité le fait que Dieu me laisse crever ainsi ».

        Le 30 avril 1924, elle est en train d’écrire « S’Lizette » quand elle est prise d’un malaise. Son cœur lâche ; elle a soixante huit ans. Les souvenirs sont-ils devenus insupportables ? Elle n’aura pas revu sa chère Alsace.

La municipalité de Bad Liebenzell a ouvert une salle consacrée à l’écrivain et aménagé un sentier de randonnée. Jalonnant le parcours, des extraits de ses textes, retranscrits sur des rochers, lui rendent hommage. Bouxwiller en fera autant en érigeant une fontaine non loin de la pharmacie paternelle, en 1991. 

Charlotte publiera plus tard plusieurs textes inédits de sa maman.

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