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Histoires et Lieux d'Alsace

Le RHIN

Réalisation élèves de Schillick (Schiltigheim) 2006

             Cœur de l’âme européenne, le Rhin est l’une des voies navigables les plus fréquentées de tout le continent. Des siècles durant, il a été une frontière âprement disputée entre la France et l’Allemagne.

             Le fleuve mythique fait donc partie intégrante de l’histoire de la plaine d’Alsace. Il a été de tout temps un cours d’eau puissant et tumultueux qui irriguait avec bonheur la plaine germanique mais qui était également capable chaque année de crues dévastatrices.

             Victor Hugo a écrit : « Le Rhin réunit tout. Le Rhin est rapide comme le Rhône, large comme la Loire, encaissé comme la Meuse, tortueux comme la Seine, limpide et vert comme la Somme, historique comme le Tibre, royal comme le Danube, mystérieux comme le Nil ... »

             Il y a 10 000 ans, le Rhin était un affluent du Danube et coulait vers l’est. La dernière glaciation l’a obligé à se déverser dans la vallée vers Constance donnant naissance au lac de Constance puis de se chercher un chemin vers l’ouest. Long de 1320 kms, il est le deuxième fleuve d’Europe. Il est formé par deux torrents qui prennent leurs sources au Saint-Gothard dans le canton des Grisons en Suisse. Il y creuse de formidables gorges (Ruinaulta) à Flims près de Chur. Le « Rhin alpin » s’élance ensuite vers le Nord, formant la frontière entre la Suisse et l’Autriche jusqu’au lac de Constance.

Les gorges du Rhin en Suisse

Les gorges du Rhin en Suisse

             De Stein am Rhein à Bâle, le « Haut Rhin » se fraye un chemin vers l’ouest entre les vallons et devient la frontière entre la Suisse et l’Allemagne. Il chute de 23 mètres à Schaffhouse et coule ensuite tranquillement vers Bâle. 

Les chutes du Rhin à Schaffhouse en Allemagne

Les chutes du Rhin à Schaffhouse en Allemagne

             Après Bâle, une cassure oblige le fleuve à remonter vers le nord par la plaine d’Alsace qu’il coupe en deux. Il va y creuser son lit sur 120 kms prenant ses aises à chaque crue pour ne pas laisser les hommes s’établir sur ses rives constituant aujourd’hui la frontière entre la France et l’Allemagne. Son lit s'étalait sur plusieurs kilomètres de largeur. Lors des crues importantes, il inondait forêts et campagnes environnantes, puis en décrue, s'installait parfois dans un lit nouveau, créant ainsi de multiples bras morts qui se transformaient en marécages. Certains villages changeaient fréquemment de rives : ainsi Vieux-Brisach, situé à l'époque romaine en rive gauche, fut cerné par la suite par deux bras du Rhin, se retrouva à nouveau en rive gauche au Xème siècle, pour se fixer finalement en rive droite depuis le XIVème siècle ! En 1480, à la Saint-Jean, une terrible inondation eut lieu de Bâle à Cologne. Mêlée à celle de l'Ill, l'inondation s'étendit sur un rayon de 30 kms autour de Strasbourg. En Haute Alsace on se déplaçait en barque de Rouffach à Brisach. En décembre 1740, après une année exceptionnellement pluvieuse, le pays d'Alsace et de Bade ne forme qu'un lac entre Vosges et Forêt Noire !

             Strasbourg s’est développé et enrichi autour du commerce des marchandises qui remontaient et descendaient sur le fleuve. Au moyen-âge, le Kafhaus (ancienne douane construit en 1358) était le cœur économique de la ville où on prélevait les taxes.

             L’or du Rhin, c’est aujourd’hui l’électricité produite par les centrales hydroélectriques. Il y en a douze entre Bâle et Lauterbourg qui produisent chaque année 8 milliards de kWH, soit l’équivalent des deux-tiers de la consommation électrique de l’Alsace (1,8 millions d’habitants), et à 20% de la production d’électricité d’origine hydraulique en France.

             En quittant l’Alsace, le Rhin s’engage au plus profond de l’ancien duché du Palatinat et traverse les villes également enrichies par le commerce : Spire, Mannheim, Ludwigshaffen, Worms jusqu’à Wiesbaden où il bifurque vers l’ouest.
 

Le RHIN

             Le « Rhin moyen » surtout appelé le Rhin romantique commence son parcours le plus spectaculaire, inscrite au patrimoine mondial UNESCO, à Bingen : il sinue entre les collines où 40 forteresses et châteaux dominent les vignobles et les villages plus pittoresques les uns que les autres. 
On y rencontre le rocher de la Lorelei, ou de nombreux bateaux ont coulé.

« La légende dit que la Lorelei était une sirène qui apparaissait assise sur le rocher dès que la nuit tombait, peignant ses longs cheveux d’or et chantant des mélodies envoûtantes. Les marins qui passaient trop près du rocher étaient complètement ensorcelés par la beauté de la sirène et par ses chansons. Ils perdaient le contrôle de leurs bateaux qui se brisaient sur le rocher, causant ainsi la mort de nombreux marins ».
 

Le RHIN
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G
eclater au sol
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