15 Décembre 2021
Le soir du 21 mai 1930, Paul Eluard (35 ans) et René Char (27 ans), tous deux poètes, déambulent le long du boulevard Haussmann à Paris en quête d’aventures. Tout à coup, près des Galeries Lafayette, leur apparaît un ange. Une splendide jeune femme en robe longue et coiffée d’un chapeau noir semble sortir d’un film de Luis Bunuel. Elle leur offre un regard perçant, assuré qui les laissent bouche-bée. Lorsqu’ils la croisent, ils osent quelques balbutiements, mais la jolie femme se détourne et se réfugie dans une bouche de métro. Paul Eluard et René Char, d’abord interdits, la rattrapent et réussissent à la convaincre d’accepter leur invitation à boire un verre dans un café de la chaussée d’Antin. Ils la regardent avec ravissement dévorer les deux croissants qu’elle a commandé. Maria, dite Nusch, leur offre son plus beau sourire émanant d’un visage où la perfection a dessiné yeux, bouche et lèvres. Les deux hommes sont séduits par cette beauté surréaliste qui leur raconte sa vie d’artiste avec un fort accent « allemand ». Eluard est fasciné et troublé par ce qui lui semble être le signe du destin. René Char, qui a compris le trouble de son ami, se retire discrètement … et laisse Paul Eluard emmener Maria finir la nuit dans son appartement rue Becquerel à Montmartre. C’est ainsi que commence une histoire d’amour hors du commun où Nusch inspirera l’œuvre du poète de l’amour et du surréalisme.
Maria Benz est née allemande le 21 juin 1906 à Mulhouse (l’Alsace a été annexée par l’Allemagne en 1871 et restera allemande jusqu’en 1918). Elle est la fille d’un couple de forains. Son père, Auguste Benz, possède un chapiteau qu’il transporte de village en village où il se produit avec sa femme Marie-Joséphine Juchert et une petite troupe. Maria grandit dans un décor de rêves où l’amour est, au quotidien, voué au spectacle et à la mise en scène. Son père, qui la surnomme « Nusch », l’initie à l’acrobatie et aux arts du cirque. Toute petite, elle présente des numéros de trapèze, de clown, de magie ou de contorsionniste. A 10 ans, elle est l’attraction-phare de ce théâtre et assure les revenus de la famille.
A 14 ans, son père l’envoie dans un théâtre de Berlin où il espère qu’elle sera remarquée. Elle multiplie les petits rôles mais est surtout livrée à elle-même. Elle doit se débrouiller toute seule et apprend la vie dans les quartiers louches de la capitale allemande.
Revenue en France, on la retrouve comme hypnotiseuse au Théâtre du Grand Guignol. Elle « fait parler les morts » dans des spectacles mêlant humour, érotisme et bain de sang. A l’époque, les artistes n’étaient pas payés par les théâtres mais par le public. Autant dire que certains soirs il n’y avait pas de quoi faire un repas gastronomique. Elle se déguise alors en gitane et tire les cartes ou lit les lignes de la paume des mains des passants des Grands Boulevards. Si elle n’a pas de quoi manger, elle accepte d’aller boire un verre dans un bar ou d’emmener un homme dans sa misérable chambre d’hôtel située près de la gare Saint-Lazare.
Ce soir du 21 mai 1930, elle se laisse donc entraîner par ces deux charmants jeunes hommes et lorsque le plus érudit des deux lui propose de finir la nuit chez lui à Montmartre, elle suit son destin.
Paul Eluard, de son vrai nom Eugène Grindel, est déjà un poète reconnu. Infirmier militaire pendant la 1ère mondiale, l’expérience des champs de bataille l’a traumatisé et lui inspira « Poèmes pour la Paix » publiés en 1918. Il a lancé avec André Breton le mouvement des Surréalistes pour exorciser les horribles séquelles de l’horrible guerre. Paul a publié une dizaine de livres dont « Capital de la douleur » en 1926 (qui est un des meilleurs livres du 20ème siècle) et « L’Amour la poésie » en 1929. Il est l’ami de Max Ernst et de Louis Aragon avec lesquels il a adhéré au parti communiste en 1927. Il est également le complice de Pablo Picasso et du photographe américain Man Ray. Après quatre années d’un amour qu’il pensait éternel avec Gala, une jeune Russe, celle-ci l'a quittée pour le peintre Salvador Dali.
Nusch tombe immédiatement amoureuse de cet homme cultivé mais fragile, souvent malade, qui collectionne les œuvres d’art. Elle ne le quittera plus. En fait, elle quitte sa chambre minable et tourne le dos à sa vie pour se consacrer à l’amour de l’Amour. Elle ne fera plus que cela … aimer.
Ils vivent d’abord en « union libre » car le poète est toujours amoureux de sa femme avec laquelle le divorce est douloureux. Mais, petit à petit, Nusch, tellement féminine, séduisante, sensuelle devient la muse du poète. Nusch va investir l’imaginaire de Paul, lui donner une nouvelle énergie et le faire monter au sublime. Les plus belles poésies amoureuses d'Eluard sont écrites pendant leurs 17 années de vie conjugale. Le photographe américain Man Ray disait que Paul était un romantique au ton si doux et si conciliant et que sa poésir était un art de la vie.
Nusch et Paul vont devenir un couple mythique du Surréalisme, affranchi des conventions. Ils inventent un art de vivre ensemble. Ils partagent cette passion de l’insouciance, l’exubérance et de l’irrespect avec leurs nombreux amis artistes. Le mouvement du Surréalisme se propage dans toute l’Europe. Cette communauté d’hommes et de femmes libres, soudés entre eux, débattent de toutes sortes de thèmes novateurs comme la folie, l’érotisme, les rêves, la sexualité, Ils se veulent libres de pensées non conformistes, recherchant le plaisir dans leur vie quotidienne. Amoureuse, sensible et d’une extraordinaire simplicité, ignorant l’ambition, Nusch consacre sa vie à l’amour et devient, malgré elle, la figure emblématique du Surréalisme.
Avec plusieurs amis écrivains (René Char, André Breton, Louis Aragon), Paul Eluard s'attaque à l’Exposition coloniale de 1931, qu'ils décrivent comme un « carnaval de squelettes », destiné à « donner aux citoyens de la métropole la conscience de propriétaires qu’il leur faudra pour entendre sans broncher l’écho des fusillades ». Ils réclament également « l’évacuation immédiate des colonies » et la tenue d'un procès sur les crimes commis. Paul est résolument humaniste et révolutionnaire. Exclu du Parti communiste à la fin de l'année 1933, il voyage en Europe afin de dénoncer le fascisme.
Paul est ébloui par l’innocence de celle qui partage désormais tout avec lui : « Nusch, belle comme une pharaonne de cirque et de cafés enfumés, close sur un passé de cendres, la timidité téméraire, la violence et le dégoût dominés, la tendresse maternelle piétinée … maladive mais possédant des nerfs d’acier, … , des yeux de faïence verte … ».
Paul Eluard dédie les 45 poèmes de son livre « La Vie immédiate » publié en 1932 à Nusch :
« Sans soucis sans soupçons
Tes yeux sont livrés à ce qu'ils voient
Vus par ce qu'ils regardent
Confiance de cristal
Entre deux miroirs
La nuit tes yeux se perdent
Pour joindre l'éveil au désir »
« Je vis dans une lumière exclusive, la tienne…
Même quand nous sommes loin de l’autre, tout nous unit… »
Alors que Paul était déchiré par sa rupture avec la russe Gala qu’il aimait toujours, Nusch lui offrait son amour sans condition. Ils se marient le 21 août 1934. Mais Paul Eluard est un être malade qui fait beaucoup de séjours dans des sanatoriums. Son corps fragile décuple ses désirs et ses idéaux de liberté absolue qu’il veut expérimenter. Il demande à Nusch d’aller au-delà de la morale, de transgresser les tabous et de sublimer l’érotisme de son corps. Par amour et par provocation, elle accepte : « J’ai longtemps cru faire à l’amour le plus douloureux sacrifice de ma liberté, mais maintenant tout est changé : la femme que j’aime n’est plus ni inquiète, ni jalouse, elle me laisse libre et j’ai le courage de l’être. »
Paul encourage Nusch à poser pour les amis photographes ou peintres, le plus souvent nue. C’est le nu qui l’habille le mieux selon lui. Man Ray la photographie sublimement. En 1935, Paul Eluard publie le recueil « Facile » orné de photos de Nusch nue réalisé par Man Ray. C’est très osé et fait évidemment grand scandale à l’époque :
« Tu te lèves l'eau se déplie
Tu te couches l'eau s'épanouit
Tu es l’eau détournée de SCS abîmes
Tu es la terre qui prend racine
Et sur laquelle tout s'établit ».
Le couple est également intime avec Picasso et Dora Mar à Paris ou dans une pension à Mougins l'été. Paul et Nush séjournent aussi très souvent chez les Dali à Cadaquès. Fascinés par Nusch, d’autres artistes comme la photographe Dora Maar (la maitresse de Picasso), Joan Miró, Brassai, Lee Miller ou encore René Magritte immortalisent également la muse du groupe surréaliste.
En 1937, tous ces amis, qui partagent l'amour de l'art, se retrouvent pour la dernière fois à Mougins et Antibes. Man Ray y tourne un film nostalgique de cette période, "Un été à la Garoupe" dont France 5 a réalisé un documentaire que vous pouvez visionner entièrement dans le lien ci-dessous (voir archive).
Paul Eluard est déchiré par les opinions politiques de l'entre-deux guerre. Communiste un temps, il rejette toute forme de fascisme au moment de la guerre civile espagnole et la montée du nazisme. En 1937, Paul publie « L’évidence poétique » et déclare entre autres : « Il y a un mot qui m’exalte, un mot que je n’ai jamais entendu sans ressentir un grand frisson, un grand espoir, le plus grand, celui de vaincre les puissances de ruine et de mort qui accablent les hommes, ce mot c’est : fraternisation ». Belle révélation deux ans avant le cataclysme qui va s’abattre sur eux !
Nusch pose pendant ces années heureuses pour Pablo Picasso et est l’amante du génie catalan avec l’accord de Paul.
Pablo Picasso a réalisé de nombreux dessins et toiles de Nusch
Après la légèreté et la recherche d’idéaux, vinrent les années graves pour Paul. La deuxième guerre mondiale va emporter leur insouciance tel un fleuve en crue. En 1939, Paul, à 40 ans, est mobilisé comme agent administratif dans le Loiret où Nusch le rejoint. Il est ensuite muté dans le Tarn. Démobilisé, le couple retrouve leur ami Joël Bousquet à Carcassonne. Se sentant inutile, Paul Eluard décide de retourner à Paris en 1942 et commence une carrière de résistant. Il publie des tracts et des poèmes anti-nazis que Nusch transporte dans des boîtes à bonbons. Ses 21 strophes de « Liberté » sont parachutées par les avions anglais à des milliers d'exemplaires au-dessus de la France dans des caisses avec des armes, pour le maquis français …
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard
En 1943, avec Pierre Seghers et Jean Lescure, Paul rassemble les textes de nombreux poètes résistants et publie un livre intitulé « L'honneur des poètes ». Face à l'oppression, les poètes chantent en chœur l'espoir, la liberté. Ils sont obligés de se cacher d‘abord à Paris, puis à Vézelay. Nusch continue d’inspirer la révolte de Paul qui écrit là ses poèmes les plus profonds comme « Au rendez-vous allemand ».
À la Libération, Paul Eluard est fêté avec Louis Aragon comme le grand poète de la Résistance. Il donne de nombreuses conférences dans toute l’Europe toujours accompagné par Nusch.
Mais le 28 novembre 1946, alors qu’il est parti seul en Suisse, il apprend le décès brutal de Nusch, victime d’une hémorragie cérébrale au domicile de sa mère, Suzanne Grindel. Le poète est tétanisé par la nouvelle. Il crie son désespoir et sa révolte dans de nombreux poèmes bouleversants dans « Corps mémorable » :
« Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop : le temps déborde
Mon amour si léger prend le poids d’un supplice ».
Puis dans « Notre Vie » :
« Notre vie tu l'as faite elle est ensevelie
Aurore d'une ville un beau matin de mai
Sur laquelle la terre a refermé son poing
Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires
Et la mort entre en moi comme dans un moulin
Notre vie disais-tu si contente de vivre
Et de donner la vie à ce que nous aimions
Mais la mort a rompu l'équilibre du temps
La mort qui vient la mort qui va la mort vécue
La mort visible boit et mange à mes dépens
Morte visible Nusch invisible et plus dure
Que la soif et la faim à mon corps épuisé
Masque de neige sur la terre et sous la terre
Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle
Mon passé se dissout je fais place au silence ».
Avec « Dit de la force de l’Amour », il veut continuer de se battre :
« Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l'injustice et le malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère
Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal
La lumière toujours est tout près de s'éteindre
La vie toujours s'apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n'en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s'installe
Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n'y résisteront pas
J'entends le feu parler en riant de tiédeur
J'entends un homme dire qu'il n'a pas souffert
Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
Tu ne supportais pas l'oppression ni l'injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la Terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue ».
En 1947, Paul exprime encore son immense douleur dans « Ma Mort vivante » :
« Vivante et morte séparée j’ai trébuché
Sur une tombe sur un corps
Qui soulève à peine la terre
Sur un corps dont j’étais construit …
J’ai trébuché sur sa gaîté sur sa bonté
Qui maintenant ont les rigueurs de son squelette …
Mon amour mon petit ma couronne d’odeurs
Tu n’avais rien de rien à faire avec la mort …
Je ne dors pas je suis tombé j’ai trébuché sur ton absence
Je suis sans feu sans force près de toi
Je suis le dessous de la bête je m’accroche
A notre chute à notre ruine
Je suis au-dessous de tes restes…
Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement
J'attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de l'amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n'avanceront plus, il n'y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il m'est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie
Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau
Pareil au tien cerné d'un monde indifférent
J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres ».
Disparue trop tôt, à 40 ans seulement, sans enfants, notre Alsacienne, dotée d’une beauté trouble a joué un rôle indéniable dans le mouvement surréaliste de l’époque et a inspiré les plus grands artistes de l’entre-deux guerres. Elle était aussi aimée parce qu’elle était douce, « adorable » comme disent des témoins de cette époque. Elle a surtout réussi à incarner avec Paul le couple idéal où l’amour ne meurt jamais.
Chantal Vieuville écrie : Silhouette fine et délicate, elle impose son image au Panthéon des grandes figures féministes des Surréalistes, telle une muse au service d’une révolution artistique. Elle repose aujourd’hui sous une tombe blanche sobre, indiquant uniquement son nom et son prénom, régulièrement fleurie au cimetière du Père Lachaise.
Merci à Eva Baila pour cette superbe vidéo sur l'Amour
Après deux ans d’errance, Paul Eluard va renaître en rencontrant Dominique Lefort qui le ramène à la vie et lui permet de s’ouvrir à nouveau aux autres. Il lui dédie le « Je t’aime » en 1950.
Le 18 novembre 1952 à neuf heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile à Charenton-le-Pont. Il laisse à la postérité plus de 150 recueils de poésies. L'écrivain Robert Sabatier déclare : « Ce jour-là, le monde entier était en deuil ».
Paul Eluard n’a jamais cessé de prôner la paix entre les hommes et de croire en une solidarité universelle … :
« Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre »
« Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous »
« Les larmes sont les pétales du cœur »
« Un rêve sans amour est un rêve oublié »
« Un coeur n'est juste que s'il bat au rythme des autres coeur »
« Il y a des mots qui font vivre et ce sont des mots innocents. Le mot chaleur le mot confiance, amour, justice et le mot liberté. Le mot enfant et le mot gentillesse »
« Il n'y a pas d'enthousiasme sans sagesse, ni de sagesse sans générosité »
« J'ai vécu comme une ombre Et pourtant j'ai su chanter le soleil ».
Dans les années 70, un expert américain du Surréalisme, Timothy Baum, achète dans une vente aux enchères 6 collages attribués au poète Paul Eluard par ses héritiers. Or, après les avoir examinés à la loupe, il découvre la signature de Nusch. Il prévient aussitôt les éditions Gallimard et tous les experts du surréalisme pour signaler la supercherie. Ainsi met-il à jour la petite oeuvre d’une artiste éphémère, notre petite muse alsacienne. Les Collages de Nusch constituent une oeuvre, composée en quelques jours, achevée, mais jamais poursuivie par l’artiste comme si cette création avait fait oeuvre de thérapie.
Nusch Eluard - La Petite Mélancolie
Man Ray - Paul Eluard, Nusch Eluard, Ady Fidelin, nd Publié dans Tagué Man Ray, Ady Fidelin, Man Ray, Nusch Éluard Man Ray, Muse, Nusch Eluard, Paul Eluard, Photographe, Surréalisme " C'est l'e...
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Nusch. Portrait d'une muse du surréalisme suivi de Les Collages de Nusch - Chantal Vieuille
Nusch - Portrait d'une muse du surréalisme suivi de Les Collages de Nusch de Chantal Vieuille - Éditeur Artelittera - Livraison gratuite à 0,01€ dès 35€ d'achat - Librairie Decitre votre pr...